La chenille processionnaire du pin est un insecte de la famille des lépidoptères qui se nourrit des aiguilles des conifères et peut causer des dommages importants aux forêts de pins. Les chenilles processionnaires ont un comportement grégaire ; elles restent groupées pour survivre et se déplacent en file indienne (procession) vers leur lieu de nourriture et de nidification. Elles sont visibles sous forme de cocon blanc dans les arbres. Elles sont dangereuses pour l’Homme en raison de leurs poils urticants. Nous allons reprendre ces points principaux dans cet article.
1. La chenille processionnaire du pin – Dangereuse pour l’Homme et les animaux
Les chenilles processionnaires sont dangereuses pour l’Homme en raison de leurs poils urticants. Ces poils sont recouverts de petites écailles qui se brisent facilement lorsqu’ils entrent en contact avec la peau ou les muqueuses. Les écailles libèrent alors une substance irritante qui peut causer des réactions allergiques chez l’Homme, allant de simples démangeaisons et éruptions cutanées à des réactions plus graves, telles que des difficultés respiratoires et des chocs anaphylactiques.
Les poils urticants peuvent également être transportés par le vent, ce qui peut augmenter le risque d’exposition accidentelle. Les animaux domestiques, tels que les chiens et les chats, peuvent également être affectés par les poils urticants des chenilles processionnaires, ce qui peut causer des symptômes similaires à ceux observés chez l’Homme.
La chenille processionnaire du pin (et du chêne) a été ajoutée à la liste des espèces dont la prolifération est nuisible à la santé humaine, conformément au décret n° 2022-686 du 25 avril 2022. Ce décret relatif à la lutte contre la chenille processionnaire du pin et du chêne permettra la prise de mesures par arrêté préfectoral afin de lutter contre ces nuisibles en fonction du taux d’infestation.
2. La chenille processionnaire du pin – Leur nourriture
Les chenilles processionnaires se nourrissent principalement des aiguilles de pin, ainsi que d’autres conifères tels que les cèdres et les sapins. Elles se nourrissent principalement la nuit et se regroupent souvent en colonies pour tisser des nids de soie sur les branches des arbres.
Leur consommation intensive peut causer des dommages importants aux arbres, entraînant une défoliation précoce et une réduction de la croissance des arbres.
Les chenilles processionnaires peuvent également causer des dommages indirects aux arbres, car les nids qu’elles tissent peuvent obstruer les canaux de sève et affaiblir les arbres, les rendant plus vulnérables aux maladies et aux parasites. En outre, les poils urticants des chenilles peuvent tomber sur les aiguilles de pin et les autres parties de l’arbre, réduisant ainsi sa valeur ornementale.
3. La chenille processionnaire du pin – Le parcours des chenilles
Les chenilles processionnaires sortent généralement de leur cocon à la fin de l’automne ou dès les premières fraîcheurs, selon la région et les conditions climatiques. Elles se nourrissent en permanence dans le cocon protecteur et en fin de cycle, une fois qu’elles ont atteint une taille suffisante et que le froid arrive, elles percent le nid et partent en procession pour s’enterrer dans le sol pendant plusieurs semaines voir mois.
Comme elles sont très sensibles aux variations de climat et au réchauffement climatique, on voit apparaître depuis quelques années un développement précoce dans certaines régions où la chenille peut entrer en procession dès le mois d’octobre et ce jusqu’en mars/avril. La période à risque, qui s’étalait auparavant sur deux mois, peut aujourd’hui s’étendre à six mois par an dans certaines régions.
La procession est une des étapes ultime pour arriver à se transformer en papillon, au stade adulte. En effet, après la procession les chenilles s’enfouissent sous la terre (jusqu’à 40 mètres de l’arbre où elles avaient leur nid). Après plusieurs semaines ou mois (variable selon les régions), elles vont émerger du sol, transformées en papillons de nuit et prêts à se reproduire. Les papillons pondent ensuite des œufs qui éclosent en nouvelles chenilles au printemps suivant, lançant ainsi un nouveau cycle de vie. Cette transformation se produit en été, à une date variable selon la situation géographique et les conditions climatiques.
La période d’activité des chenilles processionnaires pouvant varier selon les conditions locales et climatiques, il est donc important de surveiller régulièrement les arbres pour détecter toute infestation potentielle et prendre des mesures préventives ou curatives si nécessaire.
4. La chenille processionnaire du pin – Quels traitements ?
Des mesures de lutte peuvent être mises en place pour limiter leur impact sur les arbres, comme l’utilisation de pièges ou l’élimination des nids par des moyens mécaniques ou chimiques.
L’échenillage : une méthode radicale qui consiste à couper les nids dans les arbres avec un échenilloir s’ils sont accessibles. Les nids sont souvent placés haut dans les arbres ce qui nécessite un savoir-faire spécifique et un équipement intégral. Contactez alors un professionnel du paysage qui saura vous aider. Sinon, si vous le faites vous-même, portez des gants, des vêtements protecteurs, des lunettes, voir un masque, et des bottes. Brûlez les nids tombés au sol.
Pose de pièges à phéromones : Les pièges à phéromones sont conçus pour attirer les papillons mâles de la chenille processionnaire et les capturer. Le papillon mâle pensant s’accoupler rentre dans le piège et ne peut pas en ressortir. Cela peut réduire le nombre d’œufs pondus et donc la population de chenilles. Ils doivent être mis en place idéalement dès le mois d’avril. Le nombre de pièges par arbre dépend du volume du houppier de l’arbre. Il est judicieux que tous les conifères environnants soient équipés ou traités.
Un piège naturel ou Ecopiège : Le collier est un leurre : il s’agit d’une barrière physique qui va capturer les chenilles au moment de la procession, c’est-à-dire lorsqu’elles descendent de leur nid, le long du tronc d’arbre pour aller vers le sol, s’enfouir et devenir chrysalide. C’est le moment où les contacts avec les humains et les animaux sont les plus fréquents.
Le collier, accroché à l’arbre, est doté d’un sac rempli de terre, substrat nécessaire à l’enfouissement des chenilles. Ces dernières, pensant arriver à la terre, vont s’enfouir et débuter le processus de chrysalide. Il suffit alors de retirer le sac – totalement étanche aux poils – sans l’ouvrir, puis de l’incinérer. Vous évitez ainsi le passage des chenilles dans votre jardin et donc la dissémination des poils urticants laissés sur leur passage. Il est à poser dès l’apparition de nids.
Pulvérisation de Bacillus thuringiensis (Bt) : Cette bactérie produit une protéine toxique pour les chenilles processionnaires, mais inoffensive pour les autres organismes. Elle peut être pulvérisée sur les arbres pour éliminer les chenilles. Il est important de noter que le Bt doit être appliqué au bon moment : Lorsque les chenilles sont en train de se nourrir.
Les mésanges, prédatrices naturelles des chenilles : Encouragez la présence de mésanges dans votre jardin en y installant des nichoirs adaptés (trou d’envol de 28 mm ou 32 mm selon les espèces). L’hiver, elles consomment jusqu’à 40 chenilles par jour par mésange. Comme le nichoir à mésanges comporte en général une portée d’oisillons, il y a d’autant plus de chenilles consommées.
En résumé, pour les traitements, dans notre région (Auvergne-Rhône-Alpes) :
Automne – Hiver :
- Septembre à Octobre : Pulvérisation Bacillus.
- Octobre à Février : Échenillage ou pose des Ecopièges.
Printemps – Été :
- D’avril (s’il fait chaud) jusqu’à fin juillet : Pose des pièges à phéromones.
Pour conclure sur la chenille processionnaire du pin
Vous l’aurez compris, la chenille processionnaire du pin est particulièrement nuisible pour l’Homme comme pour nos animaux domestiques. Il faut donc absolument s’en prémunir dès les premiers signes d’infestation. Pour cela, différentes méthodes existent en fonction des saisons ainsi que de l’état d’avancement de l’infestation par les chenilles processionnaires. Si vous avez le moindre doute ou bien que vous n’êtes pas correctement équipé pour intervenir, faites appel à un paysagiste professionnel.
Si vous souhaitez prendre rendez-vous pour une pose de piège naturel ou à phéromones, c’est possible. Il vous suffit de cliquer sur le bouton « Prendre rendez-vous » en bas à gauche de la page. Pour voir nos dernières réalisations et vous inspirer, n’hésitez pas à nous suivre sur Instagram !